Le remaniement dont tout le monde se fout
Ca y est ! On y arrive enfin ! Plus attendus que la finale de Secret Story, que le nouveau film de Sofia Coppola (que Télérama qualifiera, on le parie, d'"en apesanteur", histoire de changer un peu), que l'issue du prochain OM-PSG, on les a enfin, les noms des nouveaux ministres ! Franchement, c'est à se pisser dessus de joie.
On a eu droit, toute la journée d'hier, au rabâchage de L'Info du jour : François Fillon premier ministre ! Ah ça, pour une surprise, j'en suis tombée de ma chaise. Ils nous ont bien eu les petits salauds ! A faire monter le suspens pendant des mois, avec les déclarations énigmatiques de Borloo dans ses rares phases de sobriété et l'assurance du principal intéressé qu'il fallait une continuité dans la "politique" du "gouvernement" (autrement dit, dans les "décisions unilatérales" du "Président de la République"), on ne savait plus quoi penser. Heureusement, on est rassurés, on n'aura pas à apprendre un nouveau nom d'ici 2012, on garde le même.
Sinon ?
A pu Kouchner, parti compter les grains de son sac de riz (cela étant, pour ce qu'on l'avait vu les deux dernières années, ça ne change pas grand chose).
A pu Rama, avec ses déclarations de médiatrice des cités et sa systématique désapprobation des bonnes blagounettes de son collègue Brice, elle faisait tache dans le paysage. 10 contre 1 qu'elle se pointe chez Villepin, 15 contre 1 qu'elle est recrutée au PS.
(Déjà qu'ils nous avaient viré Rachida à cause des factures du tailleur, on va plus avoir beaucoup de diversité artificielle, dans le coin !)
A pu Woerth. Les blagues étant trop faciles sur son éviction, je m'abstiendrais.
Sinon ?
On a désormais un "Ministère de la Cohésion Sociale", sinécure pour l'inutilité incarnée au rire tonitruant...pardon, pour Roselyne. Mais on n'a plus de "Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale". D'ailleurs on a foutu Besson à l'industrie, peut-être qu'il dira moins de conneries. MAM aux affaires étrangères, on risque de moins s'en payer une bonne tranche pendant les galas à l'étranger (ceci dit, les diplomates ne se paieront plus les histoires de sac de riz de Bernard, ça les changera), le retour de Xavier Betrand.
Et puis on a les inamovibles : Valérie Pécresse va continuer de dire que les étudiants pauvres ça n'existe pas, Christine Lagarde va continuer à nous prédire une amélioration économique hallucinante pour le trimestre prochain, Luc Chatel va continuer à non-remplacer des fonctionnaires parce qu'ils coûtent trop cher ces feignasses.
Sinon ?
Ben sinon, voilà : on nous les a brisées quotidiennement pendant un mois, alors on s'attendait à un truc vraiment révolutionnaire, genre Olivier Besancenot Garde des Sceaux (raté, c'est Michel Mercier !) ou Marine Lepen à la culture (raté, c'est encore Frédéric !*). Que de déception ! On nous a mis des gens de droite qui vont faire une politique de droite. Sérieux, moi ça me troue le cul. Vous voulez dire que rien ne va changer dans la politique liberticide, socialicide, démocracicide de nos élites gouvernantes ?
Comme dirait l'autre : Ah ben ça, c'est fort de café.
* : j'voulais faire une blague incluant le mot "Thaïlande", mais je me suis rendu compte que c'était encore plus facile que de faire un jeu de mots sur Woerth
